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Notre journée au Sirha (Chani et Léna)

    Le lundi 23 janvier, nous sommes allées au SIRHA (Salon International de la Restauration, de l’Hôtellerie et de l’Alimentation). Nous remercions d’ailleurs notre camarade et ami Benoît ainsi que son père pour nous avoir permis l’accès au salon. Il se tient dans le complexe d’Eurexpo à Bron et rassemble de nombreux-ses professionnel-les de la gastronomie.

 

  - La répartition de l’espace:

    Eurexpo, où prend place le salon, est un ensemble de halles d’exposition de 120 000m². Le SIHRA est d’ailleurs un des plus importants salons dans le domaine, d’après la personne qui nous le présente. Nous sommes d’abord impressionnées par la taille et cherchons à nous orienter. C’est à ce moment que nous nous penchons sur la question de l’organisation des stands d’exposition qui nous semble pertinente à relever.

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Plan du salon. Source: http://www.sirha.com/fr/plan-des-secteurs

    On note donc que les regroupements se font en fonction de plusieurs critères : type de service proposé / nourriture / région / autre. Il nous semble alors intéressant d’observer la manière dont les différents stands répondent et performent en fonction de l’ensemble dans lequel ils se trouvent. La disposition des stands et des compétitions nous semble intéressante. Il s’agit de créer des « zones » culinaires relativement uniforme, ou du moins, ayant un point commun, et de les ponctuer par des éléments comme un espace « bar », une compétition, un podium etc.

  - Le spectacle:

     Le SIRHA met en scène la cuisine : concours, présentations, vitrines etc. ponctuent l’espace et le temps du salon. La cuisine est alors un spectacle : on donne à voir la technique, c’est-à-dire à la fois un aspect visuel (la présentation compte beaucoup, notamment pour la pâtisserie), et un aspect gustatif (dans un des concours auquel nous avons assisté, un chef goûtait et donnait ses impressions, puis le public pouvait à son tour goûter le plat réalisé sous ses yeux). Nous nous penchons donc sur le côté spectaculaire du salon, sur la cuisine qui est donnée à voir et qui prend donc une autre dimension. La cuisine n’est plus là pour être dégustée, mangée (ce qui inclut les qualités esthétiques et gustatives du plat), mais pour être mise en compétition et regardée comme un championnat sportif. A la fin, ce qui importe ce n’est pas le goût – d’ailleurs le public ne peut pas toujours goûter les plats – mais la performance réalisée. Cette dernière inclut la technique de la réalisation, le temps, et est sanctionnée par l’avis du jury, mais aussi celui du public, le tout commenté par un-e présentateur-ice. Cela rappelle les émissions de télévision qui montrent des compétitions culinaires, comme « Top chef », « le meilleur pâtissier » ou encore « Masterchef ». En plus de la dimension de divertissement, Evelyne Cohen (Evelyne Cohen, « Les émissions culinaires à la télévision française (1954-2015) », Le Temps des médias 2015/1 (n° 24), p. 165-179.) avance que ces dernières ont une fonction d’apprentissage de savoirs qui varient dans le temps et l’espace. Nous retrouvons cette idée notamment dans les commentaires de la présentatrice des compétitions auxquelles nous assistons : celle-ci interroge les personnes qui cuisinent sur les ingrédients, les techniques, les ustensiles utilisés, le jury pour connaître les raisons de sa délibération etc. En plus de regarder, il s’agit de comprendre l’élaboration pour pouvoir se faire son propre avis et « apprendre ».

  - La "double-face" des compétitions:

    Magali, (professeure en lycée hôtelier à Grenoble) nous dit à propos des compétitions du salon qu’elles rassemblent les plus grands chef-fes, les personnes les plus « en vogue ». Elle ajoute « Là-bas on y va plus pour être vu-e que pour voir ». Il est déjà intéressant de noter que nous n’avons pas eu accès aux compétitions les plus importantes du salon (nous n’avons eu accès qu’aux retransmissions vidéos en direct). D’après Magali, ces espaces-temps sont importants pour les professionnel-les qui veulent « monter » dans le milieu. Ces compétitions ont donc en quelque sorte une double face : une première, visible au public et accessible à un – relativement – grand nombre de personnes est constituée par le spectacle en lui-même. La seconde face est constituée par les « coulisses » du spectacle qui sont un lieu privilégié de rencontre du milieu gastronomique professionnel. Ces compétitions, qui montrent une volonté d’ouvrir au public, serait donc également témoins d’une forme d’entre-soi professionnel et gastronomique.

A l'entrée du championnat du monde de pâtisserie, les portraits de grands chefs français sont affichés.

  - La presse à canard:

    Alors que nous venons d’arriver et que nous nous promenons entre les stands, notre regard se porte vers un objet que nous n’avons jamais vu. La personne qui occupe l’emplacement s’approche de nous :

« - On se demandait ce qu’était cet objet, nous n’en avons jamais vu !

 - Ben, c’est une presse à canard ! Vous n’êtes pas en cuisine vous ?

 - Non on se promène un peu par curiosité

 - Ah, nous répond-elle sans un sourire et en s’éloignant. »

    Nous repartons, en nous promettant de garder en mémoire l’épisode de la presse à canard. Lorsque nous revoyons Magali, nous lui faisons part de l’anecdote. Cette dernière nous répond que les personnes qui tiennent ce genre de stands ne sont pas là pour montrer leurs objets au public, mais pour avoir des relations professionnelles, et donc cherchent à se distinguer. Magali nous explique alors que les presses à canard sont des objets relativement rares, à tel point que les établissements parisiens réputés qui les utilisent les numérotent.

 

 

 

 

 

 

 

Chani et Léna - "Selfruit" au SIHRA

Conception: Julie Quillon.

Contenu: Chani Bonventre ; Christabelle Aubras ; Claudie Castellano ; François Villaeys-Dumont ; Julie Quillon ; Laura-Huong Ait Siselmi ; Léna Davanceau ; Nicholas Dugot ; Pauline Maireville ; Veronika Petrova.

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