
Des anthropologues A l'institut paul Bocuse
La journée de restitution
Venant clore le travail réalisé tout au long de cette année, cette journée fut donc également un moment de bilan et de retour sur expérience de la part des étudiants, des professeurs mais aussi des partenaires. Elle fut l'occasion de valoriser les travaux menés par chaque groupe et de les présenter de manière davantage formelle et construite aux collaborateurs. En effet, dans le cadre de cet enseignement, nous étions répartis en sept groupes travaillant chacun avec une institution particulière et sur un projet spécifique.
Pour commencer et introduire cette riche journée, ce sont Mme Nathalie Dompnier, présidente de l'université Lumière Lyon 2, Mr Olivier Givre et Mme Marina Chauliac respectivement enseignant-chercheur à l'université Lumière Lyon 2 et chercheuse et conseillère à la Direction régionale des affaires culturelles en Rhône-Alpes, ayant construit cet enseignement, qui ont pris la parole. Rendant compte de l'élaboration et des objectifs de ces collaborations mais aussi du travail réalisé tout au long de l'année par tous les participants au projet, ils nous ont présenté un bilan complet de cette expérience et la direction et forme future de cet enseignement pour les années suivantes.
Ce fut ensuite à notre groupe de prendre la parole. Nous avons opté pour une présentation sobre, claire et concise de nos travaux dans l'objectif de rendre compte des grandes lignes de notre projet et de nos premiers résultats. Afin de contextualiser notre travail, de présenter les différents sous-groupes et d'introduire l'intérêt du blog, j'ai donc commencé par prendre la parole. C'est ensuite Pauline, Nicholas et François qui ont poursuivi en nous expliquant l'objectif de leur recherche et l'intérêt qu'a prise l'application développée en partenariat avec le centre de recherches de l'institut Paul Bocuse dans leur travail. Ainsi, ils cherchaient à comprendre l'adaptation et l'évolution des pratiques culinaires chez les étudiants en mobilité à l'université Lumière Lyon 2. Dans ce cadre, ils souhaitaient utiliser l'application pour cibler une population représentative et approfondir certaines thématiques avec eux par une méthodologie d'enquête plus classique basée sur la réalisation de recettes et d'entretiens. Malheureusement, le développement de l'application a demandé énormément de temps et celle-ci n'a pas pu être usitée comme ils l'auraient voulu dans leur travail. Ils se sont donc adaptés à leur terrain et, par leurs réseaux de connaissances, sont parvenus à mettre en place ce qui aurait du constituer la seconde phase de leur travail pour dégager des premières pistes d'analyse en lien avec leur problématique d'enquête. Ainsi, Pauline a pu rencontrée Jianan avec qui elle a réalisé plusieurs recettes (que vous pouvez retrouver sur le journal de terrain) et qui leur ont permis de mettre en lumière les questions de typicité et d'identification liée aux pratiques culinaires des étudiants en mobilité à l'université Lumière Lyon 2. Celles-ci ainsi que la version finalisée de l'application pourront donc être reprise par les nouveaux étudiants de troisième année afin de prolonger et d'approfondir le travail déjà réalisé. De plus, ils ont également réalisé un film présentant le fonctionnement de l'application et facilitant ainsi sa diffusion mais aussi sa réappropriation pour les étudiants des années suivantes.
Pour poursuivre, Christabelle, Véronika, Claudie et Laura nous ont dressé un rapide bilan de leur recherche avant de nous projeter leur film rendant compte de la réalisation de deux recettes. Ayant chacune travaillé sur des terrains différents, elles ont donc pu faire la part belle à une méthodologie comparative afin de définir des axes de recherche cohérents mais également de soulever le potentiel créatif des adaptations des savoirs culinaires ordinaires en situation de transmission et/ou de mobilité. Leur dossier est à ce propos ont ne peut plus parlant, c'est pourquoi je vous invite à le consulter en cliquant sur le sigle PDF ci-contre. Les maîtres mots de leur travail sont donc adaptation des pratiques culinaires ordinaires, transmission verticale et horizontale et redéfinition de la perception de la tradition. Pour parvenir à ces résultats, elles ont chacune, en collaboration avec les acteurs de leurs terrains, choisie une recette désignée comme représentative de la "culture", de l'appartenance vécue et située des individus avec lesquels elles ont travaillé. Elles ont ensuite réalisé ces recettes avec eux de A à Z, de l'approvisionnement à la dégustation (recettes détaillées sur le journal de terrain que je vous invite également à consulter) et approfondit avec des entretiens.
Chani et Léna ont continué. Tout au long de leur travail, elles se sont questionnées sur les espaces dans lesquels professionnels et non-professionnels partagent une expérience de la gastronomie et sur les modalités de cette rencontre. Elles ont ainsi participé au salon international de la restauration, de l’hôtellerie et de l'alimentation (SIRHA) et travaillé sur les cours de cuisine pour "amateurs" mais également sur les cuisines vitrées dans les restaurants (ce dernier objet a été le fruit de la réalisation d'un film auquel j'ai participé). Elles ont interrogé les stratégies de protection des savoirs culinaires gastronomiques en les analysant en situation de rencontre, de contact avec le monde non-professionnel. Le schéma ainsi que le poster qu'elles ont réalisé et que vous pouvez voir ci-dessous rendent parfaitement compte de leur travail.
Pour clore notre présentation, nous avons fait le choix de projeter un film bilan réalisé par Chani, Léna et moi-même dans lequel Maxime Michaud, notre référent au centre de recherches de l'institut Paul Bocuse, effectue un retour sur son expérience de collaboration avec nous et nos professeurs et explore les poursuites envisageables de cette collaboration pour les années futures.
S'en suivirent les présentations des groupes travaillant respectivement en partenariat avec la ferme du Vinatier et le centre d'histoire de la résistance et de la déportation. Après une pause repas conviviale autour d'un buffet, nous reprenons. Les étudiants en collaboration avec le centre des ressources en ethnobotanique appliquée nous exposent leurs travaux, ceux en partenariat avec le musée urbain Tony Garnier prennent la suite. C'est enfin au tour des étudiants travaillant avec le centre des musiques traditionnelles de Rhône-Alpes puis, à ceux en collaboration avec le Rize. Si vous souhaitez avoir davantage d'informations sur leurs travaux, je vous donne rendez-vous sur la page "galerie" de ce blog, où vous pourrez trouver les liens vers leurs productions.
Les présentations terminées, ce fut l'occasion d'entamer une table ronde permettant à tous les acteurs du projet, étudiants, partenaires mais aussi personnes soutien, de se rencontrer et de discuter des travaux réalisés et des perspectives futures pour ce projet d'enseignement. Ainsi, chaque personne présente à pu faire un bilan de son expérience en portant un regard critique et bienveillant. Il en est ressorti que tous les partenaires étaient satisfaits des travaux menés durant l'année et souhaitaient réitérer l'expérience l'année suivante. Il s'agirait seulement de modifier quelque peu la forme en faisant éventuellement davantage de réunions et en tirant des leçons des petites difficultés rencontrées cette année afin de définir un cadre de collaboration plus lisible.
C'est donc non sans un peu de nostalgie que nous clôturons ce projet pour cette année. Néanmoins, nous savons toutes et tous que cet enseignement a été une réelle source d'enrichissement tant du point de vue technique (blogs, films, posters, etc...) que du point de vue méthodologique (penser l'élaboration de nouveaux formats de restitution et de diffusion, s'adapter aux contraintes professionnelles, etc...). Ce fut également une expérience humaine de collaboration hors les murs de l'université qui nous a permit de valoriser la démarche anthropologique et l'intérêt de nos approches. Nous souhaitons donc le meilleur aux étudiants qui reprendront le projet pour la suite et espérons qu'ils en tireront autant de d'enseignements que nous, si ce n'est plus.

